
Aurevoir 2020. Tu as été si détestée. A titre personnel, je ne te t’en veux pas trop. Tu n’as pas été si terrible pour moi. J’ai connu bien pire que toi et tes confinements, tes rendez-vous manqués, tes promesses non tenues. J’ai connu 2011 et la perte d’un de mes plus beaux sourires, et depuis je prie pour que tous ceux que j’aime autant que celui-là restent à mes côtés. Toi tu ne m’as pas ôté ça. Pour d’autres ça aura été plus dur, bien plus dur, je le sais. Mais moi je sais que de toi, je n’ai pas trop à me plaindre.
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Arrivent 2021 et son lot d’incertitudes. Il y aura des repas festifs et turbulents, des cris contre la chasse ou contre les mangeurs de viandes, des cris pour, des familles qui se déchireront avant le dessert, d’autres qui résisteront au digestif. Il y aura celui qui parlera plus fort, l’autre qui hurlera tout au fond sans qu’on ne l’entende jamais. Il y aura des incompréhensions, des harmonies, des couples qui ne dureront pas. Il y aura de faux compromis et de vraies ententes, et tant de voix perdues dans la masse de nos rêves. Il y aura nous contre le temps, contre nous-mêmes parfois, contre ce que l’on a peur de perdre, contre ce que l’âge nous fera pourtant gagner.
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Bonne nuit 2020. Je m’endormirai peut-être avant minuit, ne m’en veux pas. Je ne prête attention qu’à ce qui est déjà là. Demain je sais que je te chérirai comme un nouveau-né. En attendant j’ai tant à étreindre, tant à rêver, tant à aimer. De ton ombre j’aurai retenu nos immenses besoins de lumière.