Ça n’est pas dans la nostalgie des jours passés. Je sais, depuis toi, savourer la beauté de « l’or du soir qui tombe ». Je sais l’importance de laisser filer ces petits faisceaux de lumière qui nous poussent vers après.

Ça n’est pas dans les silences. Tu n’en as laissé aucun derrière toi. Et à chaque évocation de ce que tu fus, il y a nos sourires, nos bonheurs intacts. Le tourne-disque des jours heureux en ta présence poursuit sa mélodie. La musique ne s’est pas éteinte.

Ça n’est pas non plus dans les solitudes, dans l’obscur, dans les blues de dimanche soir.  Les vraies douleurs se combattent à coups de soleil et il n’y a pas de place pour nos jolis souvenirs dans les instants de doutes.

Ça n’est pas dans les questions gênées des autres, dans leurs regards qui fuient parfois, dans leurs maladresses quand ton prénom flotte dans l’air. Qui a le bon mot quand il faut parler d’absurde, quand vingt-trois ans foutent le camp sans crier gare…

Ce n’est pas dans tout ça que tu manques.

C’est dans nos étés tous ensemble, dans les cousinades, dans les fous rires de fins de soirée. Dans les confidences autour des feux de cheminée, dans nos éclats de voix, dans nos danses toujours trop timides quand tu n’es pas là.

C’est dans le sourire de mon Sacha qui me fait tant penser à toi, dans les mots de Simon qui aurait voulu te connaître, dans ce que tu aurais été pour eux.

C’est dans l’avenir, dans les souvenirs qu’on ne pourra plus se construire ensemble, dans les regards d’amour qu’on a échangés jusqu’au bout, et qui ne seront plus.

C’est dans le conditionnel, dans les « s’il était là, juste là maintenant », quand Guillaume, Hortense et moi on s’échange des regards qui te projettent, là, quelque part, entre nous trois.

C’est dans nos bonheurs les plus fous que tu manques, dans ceux qu’on bâtit sans toi malgré tout, parce que finalement t’es toujours présent, sur ton nuage ou je ne sais où, là où le temps ne nous séparera jamais.