On avait rendez-vous à 12h15 pour le départ de mon Sacha à son camp scout. C’était un jour de gilets jaunes en folie, mais surtout un de ceux où l’on doit se dire au revoir pour plus d’une journée… Alors on a marché doucement sur le chemin, histoire de mettre tous les voyants au vert.
D’habitude, dans ce genre de moment, j’essaie de faire diversion. Je prends l’accent marseillais et je lui parle de son obsession pour les pelleteuses quand il avait deux ans, des vacances de noël avec les cousins, de la dernière bêtise de son petit frère. Je fais le zouave juste pour entendre son rire et m’assurer qu’il est toujours heureux, malgré le stress du départ et les mistrals gagnants.
Mais là j’ai bien senti qu’il s’était passé un truc. Je n’ai pas eu le temps de faire mon numéro. On est sorti de l’immeuble et il a donné le ton. Il a peut-être compris que c’était moi qui avais besoin d’un petit remontant, alors il a pris mon costume de zouave. Il est monté sur scène et je me suis retrouvée spectatrice d’un nouvel épisode de son enfance.
En riant, je regardais ce petit bonhomme de huit ans m’imiter et faire des pas plus grands que les miens, et j’espérais qu’aucun manifestant n’arrête ce cinéma-là. Lui comme moi, on a besoin de faire les fadas : plus le vie nous balance des jours de gilet jaune, plus on a besoin de rire. Et de faire rire.
Avant de lui dire au revoir, j’ai pris une photo pour que mon Cloud me rappelle ce beau moment encore plein d’années.
Puis on s’est pris dans les bras, je lui ai souhaité un bon week-end et il m’a répondu « salut chérie », satisfait comme un brigand.
C’est une certitude, on est vraiment fait l’un pour l’autre.
Ne grandis pas trop vite quand même…
Toi non plus, Dorothée.
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