Je me lève fraîche comme la rosée du matin alors qu’il est 6h du mat’.
Je prends ma douche en riant des bêtises qu’on va bien pouvoir se dire, tout en pensant à celles qu’on a bien pu faire.
J’embrasse mes deux garçons à peine réveillés et pour une fois c’est moi qui ai un air de crapule : « Manman revient dans trois jours »… d’ici là, la rosée du matin se sera transformée en rosés du soir, mais qu’importe. Fraîcheur de vivre, Hollywood chewing-gum, et puis c’est à peu près tout ce qu’il y a à dire sur le sujet.
Je dis au revoir à mon homme qui sourit en me voyant filer, il a compris que la rigolade était au bout du chemin.
Je traine ma valise comme un marchand de farces et attrapes, contente de mon coup. En fait elle est surtout remplie de paires de pompes, parce que Cendrillon ne voudrait pas manquer le bal en de telles circonstances.
Je passe au kiosque de la gare et j’achète un Biba dans lequel y’a rien à lire, juste pour lui envoyer la photo « j’arrive ». Ça veut dire que les festivités sont officiellement lancées. Elle comprendra tout de suite. Heureusement y’a un tee-shirt sympa avec, la mode vient au secours de la littérature.
Je m’installe enfin dans le train, je mets mes écouteurs comme on enfile un tutu à paillettes et je lance une playlist digne d’un 14 juillet, histoire de faire monter l’excitacionne. C’est parfait.
Il est 8h du mat’ et le voyage va me paraître long. Ça fait trois mois que je n’ai pas vu ma sœur, et même si on s’est appelé en moyenne trois fois par jour depuis ça, je me sens comme une équipe de France sans son ZIZOU, comme une Céline sans son René, comme un couscous sans harissa.
J’arrive mon junior, j’arrive.
J’en ris déjà.